Petite Friture : extension du domaine du design
La maison d’édition de design créée en 2009 expérimente le design textile. La collaboration avec Brochier Soieries donne naissance à une collection de foulards en soie. Les designers de Petite Friture signent les graphismes. Amélie du Passage, codirectrice, explique l’extension du design au domaine de la mode.
Le foulard sera-t-il la nouvelle surface d’expression graphique des designers ? Pour Petite Friture, le collectif d’artistes Qubo Gas, la designer produit Constance Guisset, la designer textile Tiphaine de Bodman et Petite Friture Création, le studio interne de la maison d’édition de design, se sont prêtés à l’exercice. Ils relèvent le défi créatif avec une belle dose d’élégance. Petite Friture lève le voile sur Mandrake, Erwin, Sèvres, Olympia et Abstraction 1, 2 et 3. Au final, une dizaine de modèles de foulards en soie aux dimensions généreuses (90×90 cm), siglés Petite Friture et du nom du créateur, vient s’ajouter à la cinquantaine de pièces de mobilier, luminaires et objets de décoration présents dans le catalogue de la maison d’édition, créée en 2009 et codirigée par Amélie du Passage et Philippe Lehr. « On n’a pas envie de faire autre chose que notre métier d’éditeur. On a grandi strictement dans le domaine de la maison. La mode n’est pas une vocation, mais nous sommes très admiratifs des savoir-faire textiles et nous disposons d’un vivier formidable de designers. En nous rapprochant de Brochier Soieries et de son savoir-faire, nous avons pu développer cette capacité graphique. On a accompagné l’entreprise lyonnaise dans la direction artistique, tout en restant à l’écoute de leur savoir-faire traditionnel et de leurs contraintes. La soie est une matière qui donne de la profondeur au dessin », explique Amélie du Passage, directrice associée de la maison d’édition qui fédère une trentaine de designers émergents et confirmés.
La collaboration a permis d’apporter un regard neuf sur le carré de soie et le patrimoine textile lyonnais de la manufacture fondée en 1890. Un bel exemple de la rencontre fructueuse entre le design le plus actuel et l’essence même de la tradition au service du style. « L’histoire va se poursuivre. Ça m’intéresse de travailler avec d’autres savoir-faire ou de revisiter des formes anciennes que l’on passe à la moulinette de notre créativité. On a tous un attachement à des objets qui perdurent à travers l’histoire dans l’univers de la maison comme dans la mode. Pourquoi pas une collection de coussins en soie ? », annonce l’éditrice, dont l’entreprise connaît « une croissance sereine, avec un réseau de plus de 300 distributeurs, dans un marché qui prend moins de risques ».
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