Centre d'apprentissage 3D
Guillaume de Calan
Guillaume de Calan
Cofondateur de Nanoe

Personnalités de l'impression 3D : Guillaume de Calan

Qui est Guillaume de Calan ?

Rencontrez Guillaume de Calan, cofondateur de Nanoe et ingénieur diplômé de l’École Centrale de Paris. En créant Nanoe, son entreprise de fabrication de matières premières il y a 12 ans, Guillaume s’est spécialisé dans la fabrication de céramiques techniques, ce qui l’a orienté vers l’impression 3D de céramique et de métal.

Pouvez-vous nous parler de Nanoe et de son utilisation de l’impression 3D ?

Historiquement, Nanoe est depuis 10 ans un fabricant de matières premières, et ce qu’on fait dans l’impression 3D rejoint cette activité. On a lancé en 2018 une gamme de matériaux en impression 3D, développée autour d’une ligne de filaments permettant d’utiliser des imprimantes à dépôt de fil. Ces matériaux servent principalement à imprimer des pièces céramiques, mais également des pièces en métal. Pour ce faire nous avons recours à des procédés indirects, c’est-à-dire des procédés où nous imprimons une pièce à partir de mélanges de poudre, pour la cuire ensuite dans un four. On fait donc ce qu’on appelle un frittage. L’impression 3D va servir à donner sa forme à la pièce, tandis que le frittage va lui conférer sa densité et ses propriétés mécaniques. Cette approche de la fabrication de pièces par méthodes indirectes se développe beaucoup en ce moment, car elles permettent d’obtenir des gains en termes de productivité, de prix, que ce soit pour les pièces métalliques ou céramiques. 

Pourquoi avoir lancé cette gamme d’impression 3D de matières premières ?

Jusque-là si vous vouliez faire de l’impression 3D de céramique technique, il n’existait qu’une seule technologie : La Stéréolithographie. Bien que très performante, elle fonctionne avec des systèmes fermés et très orientés industrie, donc assez chers et limités en termes de diffusion. 

Il nous a alors semblé qu’il manquait une offre complémentaire, c’est-à-dire une offre qui permette facilement de commencer l’impression 3D céramique. Nos partenaires nous partageaient souvent l’idée que l’impression 3D était importante, sans qu’ils aient pour autant d’idées précises des pièces qu’ils allaient fabriquer avec. Pour ces raisons, ils n’ont pas envie d’investir de grandes sommes dans une imprimante 3D. Ils veulent pouvoir commencer petit, en faisant des prototypes, des petites pièces, des démonstrateurs qu’ils peuvent montrer à leurs clients. Ensuite, si c’est pertinent, ils investissent dans une technologie différente pour laquelle l’investissement est supérieur. Nous, c’est cette solution demandant un investissement faible qu’on a décidé d’apporter. Les systèmes par dépôt de fil que l’on vend sont très économiques et simples. Avec un petit investissement comprenant imprimante et four, on commence à imprimer des pièces en céramique et en métal, et c’est quelque chose qui n’existait pas sur le marché.

Est-ce que vous pouvez nous parler des applications de la céramique ?

Lorsqu’on parle de céramique, il s’agit du matériau céramique technique, que l’on retrouve là où les autres matériaux ne fonctionnent pas. On a recours à elle pour des sollicitations où les pièces métalliques et plastiques ne conviennent pas. On va donc souvent utiliser la céramique technique pour gérer des conditions extrêmes comme de très hautes températures, des agressions chimiques et des frottements. Concrètement, ce matériau trouve beaucoup d’applications, par exemple, dans la fabrication de pièces soumises à de hautes-températures : Supports de résistance, conduites de gaz à haute température, sondes ou encore noyaux et boules de fonderie. Il existe aussi un segment de taille dans le médical, car les céramiques sont des matériaux biocompatibles.

Pourquoi utiliser l’impression 3D pour la fabrication de pièces en céramique technique ?

On constate des tendances d’utilisation de l’impression 3D assez classiques chez nos clients, comme la production de petites séries sur-mesure, ajustées à leurs besoins de production. Cet atout au niveau de la personnalisation est également recherché dans le domaine médical, pour la fabrication de pièces spécifiques aux patients. Il existe beaucoup de travaux liés à la reconstruction crânienne, qui sollicite des implants en céramique dimensionnées selon les scans du patient. Petites séries et création de pièces sur-mesure mis à part, l’intérêt de l’impression 3D est qu’elle permet de façonner la céramique mieux que n’importe quel autre procédé. C’est un matériau qui n’est pas évident à mettre en forme, on compte donc un certain nombre de pièces qu’on ne saurait pas fabriquer avec un autre procédé que l’impression 3D. 

Comment vous est venu l’idée d’intégrer l’impression 3D à la production de céramique ?

En tant que fabricant de matière première, on a toujours eu pour démarche de développer des produits qui soient adaptés aux procédés qu’adoptent nos clients. Or, quand on fait de la céramique, il existe plusieurs procédés de réalisation comme l’injection ou le coulage. On s’est donc demandé quelle serait la prochaine technologie qui s’insérerait, et il nous est alors apparu évident qu’il fallait créer des matières premières pour l’impression 3D. On a alors eu besoin de développer notre propre technologie ouverte d’impression 3D avec lesquelles utiliser ces matières premières.

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